Loin d'être fini, spectacle de Gilles Defacque

Publié le par Guy Le Flécher


Salle comble, acteur comblé. Gilles Defacque, mignon en son palace, vient de terminer la première série de représentations de sa nouvelle création « Loin d’être fini » qu’il signe « de, par, malgré lui-même » En son Prato, baraque à cris, à mots et à poèmes, le clown revit sa vie en une succession jubilatoire d’autoportraits : lui et sa maman disant « Gilles, il est bien mais il est pas fini » ; lui à l’école primaire ou en famille ; lui, prof de lettres enseignant Andromaque et Tartuffe ; lui se lançant dans le théâtre, le cirque, la transformation d’une ex-filature (« mais où sont les ouvrières ? ») en salle de spectacle… Jolie polka de saison, sacré tohu-bohu, fameux cirque boum-boum,  j’vous fais pas le pitch ! Patron, ar’mettez-nous trois Beckett !

Avec ou sans l’accent chti, voix à la Dali ou à la Malraux, masque d’Arlequin ou habit d’opéra, nez rouge ou très gaullien, lunettes bien ajustées et non plus de traviole comme il y a 20 ans dans « Bégaiements », sa première autobiographie d’avant les nouvelles technologies, notre Cyrano volubilis, Don Quichotte à Moulins, moulin à paroles, homme de parole(s) s’en donne à cœur joie :  poétisant, jonglant, chantant l’ordinateur (« Wanadoo, t’es vraiment mon vrai doudou »), dissertant sur grand écran, commentant les diapos de sa jeunesse ou glissant sur le fil d’un mélancolique funambule. Tout en énergie, l’indien tapi secoue le tipi ! Et c’est « loin d’être fini » :  Gilles Defacque a encore beaucoup à dire, à gueuler, à montrer. Et certainement à écrire.
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