Opéra de Lille : Un « Premier Meurtre » éclaté, éclatant et somme toute épatant

Publié le par Guy Le Flécher

Après la pétillante Cenerentola de Rossini en octobre, la création de l’opéra Le Premier Meurtre , au titre riche en promesses, est l’autre temps fort de ce début de saison à l’opéra de Lille. Du 6 au 9 novembre.

 

Après avoir présenté l’opéra « Le Balcon » de Peter Eötvös en 2015, puis la saison dernière une œuvre aux accents argentins et fantastiques (« Avenida de Los Incas 3518 »), Caoline Sonrier, la directrice de la maison lyrique lilloise, franchit une nouvelle étape avec l’ensemble Le Balcon, avec la production conjointe d’un opéra contemporain, « Le Premier Meurtre ».

Membre fondateur du collectif Balcon (en 2008) et compositeur, Arthur Lavandier (né en 1987) s’est associé à l’écrivain italien Federico Flamminio pour concevoir ce « Premier meurtre » dirigé avec fougue par Maxime Pascal. Nouveau venu dans la famille du Balcon, le jeune américain Ted Huffman signe, lui, la mise en scène du spectacle. Un travail qui a nécessité presque cinq années, dont dix-huit mois pour l’écriture, avec, comme il est habituel dans cette jeune équipe qui fonctionne comme une troupe, la mise en commun et le test de toutes les idées. Ensemble, ils ont conçu une sorte de parabole à complications, une « allégorie malicieuse » selon Caroline Sonrier, où l’histoire se joue et se déjoue, avec une superposition de moments sonores et de moments narratifs.

Trois histoires

Cet opéra contemporain croise trois histoires : celle qu’on raconte le plus honnêtement possible, celle qu’on voudrait avoir vécue et celle que tous finissent par connaître. L’orchestre à la fois dans la fosse (pour accompagner les acteurs) et sur la scène (instrumentistes costumés accompagnant les narrateurs de l’histoire). Cela donne deux mondes acoustiques pour un opéra éclaté et éclatant, placé sous le signe de l’inédit et de l’intrépide.

Sur scène, aux côtés de chanteurs fétiches de l’ensemble Balcon  (Léa Trommenschlager et Manuel Nunez Camelino), on retrouve l’un des plus estimés barytons français actuels, Vincent Le Texier, et la très prometteuse soprano Elise Chauvin. On notera le décor presque surréaliste et le  travail sobre et élégant des costumières qui dessinent des silhouettes typées 19è siècle dans un pays de grand froid (une Russie sans folklore ?). « Pour un Premier Meurtre, on ne pourrait rêver meilleure brigade, tant les talents réunis garantissent que ce ne sera assurément pas le dernier », sourit la directrice de l’Opéra de Lille.

Prochaines émotions

En décembre, une autre belle découverte est prévue avec « Kâlila Wa Dimna », un opéra fable de Moneim Adwan. Ce spectacle en arable et en français permettra de faire un lien entre les contes persans et les fables de La Fontaine. En janvier, on retrouve Emmanuelle Haïm et l’un de ses compositeurs de prédilection : Haendel qui avait 22 ans lors de l’écriture de « Il Trionfo Del Tempo E Del Disinganno ». En mars – avril, le « Vaisseau Fantôme » de Wagner se posera à l’Opéra de Lille avec 63 choristes. On attend avec impatience toutes ces prochaines émotions musicales !

Par Guy Le Flécher

 

. Dimanche 6 novembre (16h), mardi 8 et mercredi 9 novembre (20 h). Chanté en français (2heures sans entracte). Offre découverte ! Vous n’êtes jamais venu à l’Opéra ? Bénéficiez de 15% de réduction sur les meilleures places pour  Le Premier Meurtre.

 

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